Cet été-là, la ville s’était illuminée de nouveau. Pour nous, pas pour elle. Pourquoi ? Elle ne parvenait pas — ou ne désirait pas — à l’exprimer. Cela demeurait un mystère et nous restions perdus en conjectures. Elle avait peut-être peur de la beauté, de la clarté. Ce qui était sûr, c’est qu’elle traînait sa tristesse affligeante partout où elle se rendait. Une tristesse contrastant avec le bonheur ambiant enveloppé de couleurs chaudes qui nous faisaient oublier les rigueurs de l’hiver et les pluies printanières. Nous lui demandions inlassablement pourquoi elle ne partageait pas la bonne humeur de tout le monde. Elle répondait systématiquement par un haussement d’épaules. Cela en devenait désolant et nous avions l’impression que son moral allait avoir raison de la mélodie estivale qui ravissait les cœurs.
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Pour un café…
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Un siècle de lettres capture les émotions de la vie dans une nouvelle ville, loin de chez soi
Dans Nine Letters, les mots comblent la distance entre amis, amants et famille, formant une douce méditation sur la vie loin de chez soi. L’œuvre poignante de la cinéaste brésilienne et suisse Cristina Müller comprend une série de lettres et de cartes allant des années 1930 à nos jours, chacune d’entre elles étant écrite par quelqu’un qui, comme Müller, se trouve ailleurs que chez lui. Chaque lettre étant racontée dans la langue originale de l’auteur, les histoires transportent les spectateurs à travers les époques et les lieux, tandis que les images offrent des vues contemplatives de la ville moderne de New York passant par les saisons. Des flocons de neige qui tombent aux nombreuses couleurs du ciel, des sorties au cinéma aux opinions politiques, le court métrage capture la sensation de vivre à la fois « ici et là-bas », comme le dit Müller. Dans son interprétation, cette sensation est à la fois particulière à New York et familière à tous ceux qui ont choisi de vivre dans une nouvelle ville, loin de tout ce qu’ils connaissaient auparavant.
Article original en anglais.
La Tulipe et le Coquelicot
Ce premier roman est un voyage culturel qui est la toile fond pour des relations amicales et amoureuses entre personnes d’origine différentes.
L’histoire débute à Montréal. Jila et Mael, deux immigrants, échangent sur leurs difficultés dans leur pays d’adoption et leur culture respective. Une amitié grandira au travers d’un lien épistolaire avant de se défaire de manière brutale.
Le vol d’un objet sacré appartenant à Jila l’obligera à renouer le contact avec son ancien ami. Ils vont apprendre à s’apprivoiser et à développer une relation de connivence, lors d’un périple inexplicable en Iran, pour essayer de le récupérer. Jila reviendra seule à Montréal où sa vie reprendra sous un jour nouveau. De son côté, Mael, grièvement blessé, sera dans l’impossibilité de rentrer. Comme pour son amie, son existence prendra un nouveau virage au sein d’une famille iranienne qui le cache et le protège.
Accident sans gravité
Monsieur Duchemin se rendait en voiture à son bureau. Le feu allait passer au rouge et il accéléra. Aveuglé par le soleil, il ne vit pas la piétonne qui venait de s’engager sur la chaussée. Il la percuta avec l’aile droite de son véhicule et le bruit sinistre du choc le glaça d’effroi. La dame se retrouva allongée près du trottoir. Il freina, se gara en montant sur la bordure et sortit afin de constater les dégâts. Les autres piétons se précipitèrent alors vers la victime. Monsieur Duchemin éclata en sanglots. Plusieurs avaient attrapé leur téléphone portable et passaient des appels dans la plus grande confusion.
Le dolmen de la discorde
Dans un village breton, un dolmen oppose un curé et un instituteur.
Rapidement, l’instituteur sortit du presbytère, incapable de cacher son agacement en regardant l’église. Non pas qu’il ne croyait en rien, mais il commençait à en avoir assez des remarques du prêtre.
La séance improbable
Consigne : un texte de 400 mots environ, avec pour obligation d’y inclure 12 mots suivants : aimer, autre, cinéma, désossé, dépasser, île, livre, miroir, passage rude, transporter, unique.
Il faisait sombre et une bruine glaciale tombait depuis le matin. L’homme entra dans le petit cinéma de quartier, acheta machinalement un ticket et se rendit à l’étage du bâtiment, où il croisa de nombreuses personnes. Il poussa la porte de la salle et se dirigea vers le fond. Il avisa un siège au milieu d’une rangée, s’assit lourdement en poussant un soupir qui en disait long sur sa lassitude.
Le Petit Homme
La rencontre entre un petit homme et une petite sirène pour un avenir impossible.
Il était un petit homme
Pirouette, cacahouète
Il était un petit homme
Qui n’avait jamais navigué
Qui n’avait jamais navigué
Assis sur un gros rocher surplombant la mer, le Petit homme regardait tristement les vaguelettes mourir sur la plage de sable blanc. Si cela faisait des années qu’il travaillait dur sur son île perdue au milieu de nulle part — ou presque —, il scrutait l’horizon depuis quelques mois dans l’espoir incertain de pouvoir s’en aller. Il laissa échapper un énorme soupir et essuya furtivement une larme naissante.
Jeune femme écrivant une lettre
Ce tableau du peintre néerlandais Vermeer a été peint vers 1665. La jeune femme, que certains supposent être l’épouse du peintre, est sur le point d’écrire avec une plume d’oie. Cette lumière si particulière à Vermeer a le pouvoir de faire ressortir le sujet qui se trouve dans un environnement bourgeois sombre.
L’œuvre est exposée à la National Gallery of Art de Washington, D. C.
Jeune femme s’exerçant aux kanji
Quel que soit le lieu ou l’époque (voir billets précédents sur la Perse et la France), l’écriture n’a pas été l’apanage des hommes comme en témoigne cette estampe japonaise.