Cette grosse toile de coton en provenance de l’Inde était connue au moins dès le XIIIe siècle. En effet lors d’une vente à Lorient en 1701, on retouve les dénominations « garras, garas, gara ».
D’autres textes de voyageurs en parlent comme celui de Luillier en 1705 :
« Des grosses toiles de cotton appelez garas, dont s’habillent à la Mauresque les gens de moins d’apparence de celle Isle. » – Voyage du sieur Luillier aux Grandes Indes, p. 240.
Ou encore cette description de Savary en 1742 :
« grosse toile de coton blanche, qu’on tire particulièrement de Surate ».
Il apporte une correction quant à l’origine du tissu :
« C’est une sorte de toile de coton, qu’on fabrique en grande quantité à Bengale et non à Surate ».
Quoi qu’il en soit, le mot vient de l’Inde. En hindi, il se dit gharha (गाढ़ा) même sens, du sanskrit gâḍa (गाढ), épais, en particulier pour les liquides, et par analogie pour les tissus.
Gara s’est retrouvé dans le créole grâce au commerce entre l’Inde et la France.