Cet été-là, la ville s’était illuminée de nouveau. Pour nous, pas pour elle. Pourquoi ? Elle ne parvenait pas — ou ne désirait pas — à l’exprimer. Cela demeurait un mystère et nous restions perdus en conjectures. Elle avait peut-être peur de la beauté, de la clarté. Ce qui était sûr, c’est qu’elle traînait sa tristesse affligeante partout où elle se rendait. Une tristesse contrastant avec le bonheur ambiant enveloppé de couleurs chaudes qui nous faisaient oublier les rigueurs de l’hiver et les pluies printanières. Nous lui demandions inlassablement pourquoi elle ne partageait pas la bonne humeur de tout le monde. Elle répondait systématiquement par un haussement d’épaules. Cela en devenait désolant et nous avions l’impression que son moral allait avoir raison de la mélodie estivale qui ravissait les cœurs.
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